RUPTURES AFFECTIVES
- Subies : Conséquences psychiques, comment s’en remettre et limiter les souffrances
- Choisies : Avec nos questionnements, nos doutes, jusqu’à la certitude de notre choix
Les ruptures affectives
La rupture amoureuse met fin à un cycle relationnel, elle est devenue quelque chose de banal, alors qu’elle fait mal …..
Les ruptures subies
Il faut dire aussi qu’on largue à échelle industrielle avec des modalités pas toujours élégantes.
L’effet des applications de rencontre est tel que l’on se bat moins pour son « coup de cœur » ou son récent couple, parce qu’il existe un supermarché de substitution qui développe les ruptures brutales ou par étapes (ghosting, orbiting, haunting, submarining, zombiering…).
Les ruptures peuvent être le déclencheur de difficultés :
- de vécu dépressif,
- d’anxiété,
- de ruminations,
- de nouvelles addictions tels l’alcool festif, la séduction compulsive, la reconstruction d’un soi « cyber » attractif…
Pour les personnes fragiles ou en cours de construction identitaire comme les jeunes adultes (voire les adolescents), la rupture peut leur donner l’impression qu’ils ne vont pas s’en sortir. Vivre sans l’autre peut être très angoissant pour eux.
Les conséquences des ruptures subies
Une séparation subie déclenche le processus de renoncement de quelqu’un qui est encore là et qui nous refuse sa présence, son amour, son soutien. Ça peut être extrêmement douloureux, car cette rupture non souhaitée, et généralement imprévue, met fin à une illusion de permanence engendrée par cette bulle privée, intime, qui avait ses repères et ses éventuelles projections dans l’avenir.
Lorsque ceci prend fin, brutalement et sans explication surtout, c’est comme si la vie s’arrêtait. Notre « amour », notre équilibre, nos rêves s’écroulent. Ce bouleversement des repères psychiques peut être énorme.
Que le couple ait duré peu de temps, ou qu’il fut jeune, la tendance à minimiser la souffrance endurée par des propos tels que « Ça ne faisait que 6 mois » ou « Tu as la vie devant toi », esquive la douleur qui n’est en rien proportionnelle à la durée de la relation ou à l’âge des membres du couple.
Parce que cet état de détresse psychique peut toucher tout le monde, à tout âge. D’ailleurs, on banalise trop souvent les ruptures chez les jeunes, mais en réalité, ils sont à surveiller car ils sont encore impulsifs et capables de se faire encore plus de mal.
Ce n’est pas parce que le couple était ensemble depuis peu que la souffrance est moins forte car :
- Les sentiments ne sont pas une science exacte.
- Lors de la période de « lune de miel » qui caractérise le début d’une relation, la sécrétion d’ocytocine et de dopamine fait l’effet d’une drogue. Quand la séparation a lieu très tôt, on subit donc un sevrage brutal. Cela entraîne une sensation physique de manque, avec ce sentiment terrible de vide et le besoin de rester en lien, même « virtuel », avec l’autre. Ceci peut parfois générer des comportements très obsessionnels.
Nous pouvons aussi être les premiers à banaliser nos ruptures en nous disant que ce n’est pas grave, que ce n’était pas le bon ou la bonne. Parfois, c’est bien sûr le cas. Mais attention, il peut également s’agir d’une stratégie d’évitement de la situation, d’une façon de ne pas se confronter à nos émotions douloureuses.
Ce n’est pas en dissimulant nos émotions ou en recherchant immédiatement un(e) autre partenaire, que ces émotions vont disparaître. Au contraire, elles peuvent s’entasser et, un jour, ressortir de façon fulgurante.
Certains attendent que ça « cicatrise » tout seul. Ils serrent les dents, s’agitent, survivent, noient leur chagrin de plusieurs manières (dans la fête, sur des sites de rencontres, etc.), ou bien se replient dans leur cocon pour se protéger, comme on hiberne en attendant des jours meilleurs. Parfois même, ils comptent sur les antidépresseurs pour atténuer la douleur.
Se remettre d’une rupture subie
Mais aujourd’hui, tout le monde veut des solutions rapides, bien qu’un cœur brisé, comme une jambe cassée, ne se répare pas en 5 jours.
Il existe des applications qui proposent « tous les outils et toutes les techniques pour faire face à chaque étape de la rupture ». Ce sont les reflets de la tendance croissante à tout faire en ligne. La technologie ayant déjà changé la façon dont nous mangeons, dont nous nous déplaçons (et dont nous tombons amoureux aussi). Autant de méthodes qui peuvent être efficaces à court terme, le temps de la phase aiguë.
Pour guérir, ne pas être bien pendant un moment est normal. Toutefois, il est impossible de se prononcer sur la durée. Mais si l’on ne sent aucun progrès, si la tristesse, l’obsession sont intactes, si le temps ne fait rien à la peine, c’est qu’une difficulté – voire une fragilité intérieure – vient se greffer sur la blessure d’amour.
On peut s’accuser d’avoir (encore) échoué. D’être incapable de garder quelqu’un, de ne pas être aimable, et bien d’autres choses. La confiance en soi est mise à rude épreuve. Parfois, les mots sont si durs qu’on peut les prendre au pied de la lettre, ou le silence si insoutenable.
Supporter et limiter les souffrances dues à une rupture subie
Comment continuer de se trouver aimable, désirable, estimable quand l’autre décide de nous quitter (parfois dans des conditions radicales) ?
Pour supporter et limiter ce temps de souffrance, parlez-en avec une personne aidante pour :
- Limiter les ruminations qui creusent la plaie ;
- Débloquer des rouages et panser ses blessures ;
- Cultiver à son égard des sentiments de compréhension et de bienveillance ;
- Repartir dans la vie, car ce n’est pas insensé.
La rupture choisie (séparation, divorce…)
La séparation et le divorce sont des expériences de vie stressantes. La fin d’une relation conduit à faire l’expérience de la perte. Elle nous apprend beaucoup sur la vie et sur nous-même.
Faire ses cartons, réduire les dimensions de son espace de vie, déménager, prendre des décisions et planifier la quantité de démarches en très peu de temps, vivre avec moins de ressources ou chercher un travail, éprouver de façon intense la culpabilité, la peur, le doute, la colère, le chaos, occasionnent un bouleversement émotionnel important.
Peut-être que votre relation tend à se détériorer depuis un certain temps déjà. La séparation et le divorce n’arrivent pas du jour au lendemain sans crier gare. Et l’on ne cesse pas d’aimer quelqu’un si facilement. Depuis longtemps déjà, des semaines, des mois, des années peut-être, vous hésitez à prendre la décision de mettre un terme à votre relation. C’est pourquoi, et de plus en plus, votre vie n’est que tristesse, disputes, déni de la réalité, désaccords, tempête émotionnelle.
Les questionnements et doutes sur la rupture choisie
Vous êtes confronté(e) à votre plus grand dilemme : dois-je me battre pour sauver mon couple, faire tout mon possible pour restaurer cette relation ou est-il plus sage d’abandonner ? Il n’existe pas de réponse simple à cette question, surtout lorsque des enfants sont concernés ou que votre relation dure depuis de longues années.
La décision finale dépend principalement des raisons pour lesquelles vous ne vous sentez plus capable d’aimer.
- Il se peut que, petit à petit, vous vous soyez éloignés l’un de l’autre au point de mener maintenant des vies séparées.
- Votre conjoint(e) vous a peut-être déjà quitté(e), vous laissant seul(e) devant le fait accompli.
- Votre relation est peut-être assombrie par une certaine violence, physique ou mentale.
- Vous vivez avec une personne qui s’avère mentir, et il vous est dorénavant difficile de lui faire confiance.
- Des ennuis financiers ou d’autres préoccupations personnelles vous ont éloigné l’un de l’autre.
- Des infidélités, d’incessantes disputes.
- Vous manquez de respect mutuel, d’une vie sexuelle épanouissante, d’attention ou simplement du sentiment d’être aimé(e).
- Vous vous sentez comme piégé(e), incapable de respirer.
Les raisons peuvent être diverses et multiples et, si vous ne parvenez pas à progresser et à changer ensemble, alors vous finirez par avoir des besoins si différents que vous vous éloignerez de plus en plus l’un de l’autre.
Ce constat peut être fait chaque fois qu’une relation échoue, que vous finissez par détester ce qu’autrefois vous aimiez chez votre partenaire.
Quelles que soient leurs spécificités, toutes les ruptures ont un point commun : la décision de mettre fin à l’histoire qui unissait 2 personnes, prend parfois beaucoup de temps et provoque de la souffrance.
Comment être certain(e) de son choix ?
Bien que vous éprouviez un choc devant l’évidence que votre relation est bel et bien terminée, cette prise de conscience peut, paradoxalement, vous procurer finalement un certain soulagement.
Lorsque la vie est source de trop de blessures et de trop de tristesse, nous arrivons à un point de non-retour où la situation de crise contraint à prendre des décisions radicales.
Il est cependant très important de bien clarifier les raisons qui vous font penser que la fin est inéluctable. Car c’est cette conviction qui vous donnera la force d’affronter les difficultés qui vous attendent sur le chemin, vers un futur nouveau et différent.
Lorsque vous êtes blessé(e), que vous vous sentez rejeté(e) et que vous êtes en colère, vous pouvez être tenté(e) de réagir de manière excessive et « foncer » vers la rupture.
Cependant, si vous êtes sûr(e) de votre choix et des raisons qui l’ont motivé, vous éprouverez un certain soulagement à l’idée de tourner la page pour entrer dans une nouvelle vie.
Quelle que soit votre situation et avant de passer à l’action, il vaut donc mieux prendre de la distance par rapport à votre détresse, vos sentiments, vos émotions et clarifier vos besoins, vos croyances.
Face à un choix décisif et avant de prendre une décision importante, en parler dans la confidentialité professionnelle à une personne de confiance et à l’écoute est adapté pour :
- Faire part de ses doutes, de ses inquiétudes et ses dilemmes, parce que quand le cœur est meurtri, il est souvent difficile d’ignorer ses émotions.
- Surmonter plus facilement les sentiments de perte, d’échec, de culpabilité et de déception qui surviennent inévitablement quand une relation profonde prend fin.
Il est beaucoup plus sain et déstressant d’EXPRIMER (que de refouler) :
- La tristesse, la peine
- Le ressentiment, l’amertume, le désir de vengeance, la rage
- Les mauvaises pensées sur soi-même, la perte d’estime de soi, le sentiment de ne pas être à la hauteur
- La souffrance affective